Introduction
La pharma suisse face à son passé, son présent et son avenirJessica Davis Plüss (texte), Helen James (mise en page/photo), Veronica DeVore (éditrice)
Et cela fait justement 100 ans que la Suisse est une plaque tournante de la pharma mondiale.
Comment la fabrication de médicaments a-t-elle contribué à faire d’un petit pays de montagne un géant industriel? Comment les entreprises pharmaceutiques helvétiques ont-elles réagi face à la pandémie de Covid-19, la plus grande crise de santé publique depuis des générations? Regard historique, actuel et futur.
Du Rhin vers le monde entier
Les originesDu Rhin vers le monde entier
À la fin du 19e siècle, la Gesellschaft für Chemische Industrie Basel (connue plus tard sous le nom de Ciba), Geigy (J.R. Geigy) et Kern & Sandoz (qui deviendra Sandoz) étaient des noms connus à Bâle. Seule la marque Sandoz subsiste dans le monde pharmaceutique actuel, mais tous ces acteurs ont façonné la société aujourd’hui connue sous le nom de Novartis.
En 1896, F. Hoffmann-La Roche & Co (aujourd’hui, Roche) a transposé une partie de son savoir-faire en chimie à l’industrie pharmaceutique, devenant ainsi la première entreprise bâloise à se consacrer exclusivement aux produits pharmaceutiques.
Photo: L’usine Geigy, à Grenzach, en Allemagne, en 1924. (Novartis AG)
Les origines
Alors que le Rhin fournissait de l’eau pour la fabrication, il était également un endroit pratique pour se débarrasser des déchets toxiques des usines de teinture.
La Suisse n’avait, par ailleurs, pas fixé de protection par brevet pour les procédés chimiques avant 1907, ce qui permettait aux entreprises bâloises de fabriquer sans problème des produits étrangers.
Photo: Sandoz Bâle. La première usine Kern & Sandoz dans le quartier St. Johann, à Bâle, vers 1890. (Novartis AG)
Les originesLa chimie des trois géants
Ciba, Geigy et Sandoz ont participé à l’âge d’or de la chromolithographie en Europe. Jusque dans les années 1930, les emballages de teinture aux étiquettes colorées de Bâle inondaient les marchés asiatiques.
Photo: Impressions de bleu d’aniline provenant d’un registre de contrôle de fabrication. (Novartis AG)
Les entreprises bâloises «créaient des œuvres d’art qui reflétaient les goûts et la culture d’une clientèle internationale»Histoire de l’entreprise Novartis
Les originesDes colorants à la médecine
Les sociétés chimiques se sont alors lancées dans le commerce des produits pharmaceutiques, bien qu’avec hésitation. Mais ceux-ci se sont rapidement avérés rentables. En 1914, seuls 10% du chiffre d’affaires de Sandoz provenaient des produits pharmaceutiques. En 1952, ces derniers représentaient la plus grande part des ventes de l’entreprise.
Photo: Sandoz dans les années 1930 (Novartis AG)
Les originesNouveaux arts, nouvelles compétences
En 1996, lorsque Sandoz s’est allié avec Ciba-Geigy pour créer Novartis, il s’agissait de la plus grande fusion d’entreprises jamais inscrite au registre du commerce de Bâle. Aujourd’hui encore, cette opération est considérée comme l’une des plus grandes fusions jamais réalisées en Suisse. Le nom Novartis est inspiré des mots latins «novae artes», qui signifient «nouveaux arts ou compétences».
De nombreuses autres multinationales suisses, telles que Syngenta et Clariant, trouvent également leurs racines dans l’industrie chimique bâloise.
CHRONOLOGIE
1758 Geigy
1873 Gesellschaft für Chemische Industrie Basel (Ciba en 1945)
1886 Kern & Sandoz (Sandoz en 1939)
1896 Roche
1970 Fusion de Ciba et de Geigy
1996 Novartis
Photo: (Keystone)
«En unissant leurs forces, ils se sont non seulement propulsés aux niveaux les plus élevés de l’industrie chimique, mais la nouvelle Novartis sera l’une des plus grandes entreprises jamais créées»Neue Zürcher Zeitung (au lendemain de la création de Novartis, le 8 mars 1996)
Les originesRoche reste aux mains de la famille
La famille fondatrice finit par acquérir une participation majoritaire dans l’entreprise. Quelque cent vingt-cinq ans plus tard, la majorité des actions à droit de vote sont toujours détenues par les descendants du fondateur.
Photo: Fritz et Adèle Hoffmann (F. Hoffmann-La Roche Ltd, Bâle)
Les originesL’émergence d’un pôle pharmaceutique
En 1980, la part de l’industrie pharmaceutique dans le produit intérieur brut de la Suisse s’élevait à quelque 1%. Aujourd’hui, elle atteint environ 5%. En 2020, les produits pharmaceutiques représentaient près de 45% de l’ensemble des exportations suisses.
L’Union européenne constitue le plus grand marché pour les produits pharmaceutiques suisses (50%), mais les États-Unis représentent le pays le plus important. Au cours des vingt dernières années, les exportations vers le pays de l’Oncle Sam ont plus que doublé, grimpant de 11% à 24%.
«L’industrie chimique et pharmaceutique est la seule industrie suisse qui pouvait véritablement s’établir avec succès aux États-Unis»Tobias Straumann, historien de l’économie
Les originesDevenir un acteur mondial
Lorsqu’elles se sont tournées vers les produits pharmaceutiques, l’étroitesse du marché intérieur suisse a fait de la croissance internationale le seul moyen d’être compétitif. En 1912, Roche ouvre un «bureau scientifique» à Yokohama et entretient d’étroites relations avec les principaux professeurs japonais. Ciba fait de même avec un bureau scientifique et de vente à Osaka. Dans la première moitié du 20e siècle, les entreprises suisses ont créé des filiales ou des succursales à l’étranger, en Chine, au Japon, en Russie, en Argentine et au Brésil, pour réduire les coûts de production et de transport et contourner les restrictions aux échanges internationaux.
Elles ont su évoluer dans des dynamiques géopolitiques délicates grâce à la neutralité helvétique. Laquelle fut mise à l’épreuve pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des entreprises bâloises signèrent des accords avec le régime nazi. Roche employait des prisonniers de guerre. Mais le groupe a aussi transféré de nombreux scientifiques juifs qui travaillaient dans sa filiale berlinoise, les sauvant ainsi de la persécution.
Photo: Locaux de Ciba à Shanghai, vers 1938. (Novartis AG)
Les originesLe succès outre-Atlantique
Les origines
Les origines
Mais la «révolution thérapeutique» du milieu du 20e siècle a profité à l’ensemble du secteur, les investissements dans la recherche de nouveaux médicaments ayant explosé. Les ventes ont bondi au cours des deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale et les entreprises bâloises ont consolidé leur position d’acteurs mondiaux majeurs.
La course aux meilleurs cerveaux
Les talentsLa course aux meilleurs cerveaux
Une situation qui a changé avec le développement de produits pharmaceutiques: les employés emballent des pilules ou travaillent dans des laboratoires plutôt que de nettoyer des cuves de teinture. Les recherches d’un scientifique de haut niveau apportent en outre prestige, récompenses et profits.
En 1937, l’industrie chimique et pharmaceutique bâloise comptait quelque 4300 collaborateurs. En 2018, environ 32’000 personnes travaillaient dans l’industrie des sciences de la vie.
Photo: Laboratoire de parasitologie à l’Institut de recherche Sandoz en Autriche. (Novartis AG)
Le travail dans les usines de produits chimiques et de teintures était considéré comme «trop sale et dangereux pour être effectué par les mains de femmes»Nicholas Schaffner, historien
Les talentsL’intégration des femmes
Sur 101 titres professionnels chez Ciba en 1954, allant d’archiviste à zoologiste, quatre sont classés comme des postes «explicitement féminins». Il s’agit des commises à la facturation, des responsables de l’aide sociale, des secrétaires et des nettoyeuses, selon une enquête menée cette année-là. D’après cette dernière, la main-d’œuvre était composée de 89,6% d’hommes et de 10,4% de femmes. Aujourd’hui, 45% des employés de Novartis sont des femmes.
Photo: Sur le toit de l’usine d’emballage de Sandoz à Bâle, 1959. (Novartis AG)
Les talents
Les talents
La première femme cadre de Roche, Alice Keller, originaire de Bâle et titulaire d’un doctorat en économie politique, a travaillé au siège pendant un an avant d’accepter un poste à Tokyo, où la société avait créé une filiale en 1925. À son arrivée en 1928, elle a commencé comme une «sorte d’assistante», écrit Roche, chargée de tâches comme le traitement de la correspondance, la révision de documents et un peu de comptabilité.
«On pouvait même voir le statut de la personne sur les plaques situées près de la porte, qui étaient soit en or, soit en argent»Tobias Ehrenbold, historien
Les talentsAttirer les meilleurs talents
Le profil de l’employé type de l’industrie pharmaceutique a changé avec la mondialisation et l’abandon de la production des emballages de médicaments. Au lieu des ouvriers d’usine et de l’élite bâloise, les couloirs sont remplis d’«expatriés», parfois perçus comme étant en retrait de la société suisse. L’anglais est plus répandu que le dialecte suisse allemand local dans les entreprises et certains quartiers de Bâle.
Photo: La tour Roche est le plus haut bâtiment habitable de Suisse. Elle doit être rejointe en 2022 par une autre tour, encore plus haute. (Keystone)
«La Suisse dispose d’un réservoir de talents relativement limité. Elle a toujours compris qu’elle devait accueillir des scientifiques talentueux de l’étranger»Thomas Cueni, directeur de la Fédération internationale de l’industrie du médicament et ancien secrétaire général de l’association suisse de l’industrie pharmaceutique Interpharma
Une industrie appelée à rendre des comptes
Les scandalesUne industrie appelée à rendre des comptes
Ces accidents suscitent l’indignation du public, qui reproche aux entreprises de réagir trop lentement et de fuir leurs responsabilités.
D’autres catastrophes et scandales, tels que le boycott des laits en poudre pour bébés de Nestlé, la tragédie de Bhopal en Inde causée par une fuite de gaz et l’accident nucléaire de Tchernobyl, ont amené le public à s’interroger sur le pouvoir et les pratiques des multinationales.
Photo: Le 10 juillet 1976, un réacteur chimique a explosé dans l’usine de Seveso, près de Milan, appartenant à Roche. (Keystone)
«Ce type de production dangereuse a été délocalisé en Inde et en Chine – et c’est là qu’ont lieu les "Schweizerhalle" d’aujourd’hui»Martin Forter, géographe et expert en contamination à la télévision publique suisse SRF en 2016
Scandales
La plupart des principes actifs sont produits en Chine et les produits finis en Inde, où les rejets d’eaux usées des usines pharmaceutiques constituent un problème majeur.
Photo: Les émissions des usines produisant des antibiotiques et d’autres médicaments ont pollué les principaux cours d’eau d’Hyderabad, en Inde, en 2008. (Keystone)
Scandales Amendes pour ententes illicites
Scandales Amendes pour ententes illicites
En 1999, Roche a plaidé coupable et payé une lourde amende de 500 millions de dollars aux États-Unis pour avoir dirigé ce que l’on a appelé le «cartel des vitamines»: une entente mondiale visant à augmenter et à fixer les prix des vitamines pour éliminer la concurrence. Deux ans plus tard, la Commission européenne a infligé une amende similaire au géant rhénan.
En 2020, Novartis a versé 729 millions de dollars aux autorités américaines dans le cadre de l’un des plus importants règlements à l’amiable de l’industrie pour avoir soudoyé des médecins afin qu’ils prescrivent les médicaments du groupe.
ScandalesAccès aux génériques
Cette situation a atteint son paroxysme lors de la crise du VIH/SIDA, lorsqu’un groupe de 39 sociétés, parmi lesquelles Roche et Novartis, a poursuivi le gouvernement sud-africain en 1998 pour avoir promulgué une loi permettant l’accès à des génériques moins chers des traitements antirétroviraux. À l’époque, Roche était l’un des principaux fabricants de diagnostics et de traitements contre le VIH.
Au cours de la bataille juridique qui a duré trois ans, le secteur a fermé des usines et réduit ses investissements dans le pays. Pendant ce temps, l’Afrique du Sud affichait le taux d’infection par le VIH le plus élevé du monde. Face au tollé général et à la pression de l’Organisation mondiale de la Santé, de l’Union européenne et du gouvernement américain, les entreprises ont abandonné les poursuites.
Cela a ouvert la voie aux fabricants de génériques pour produire à grande échelle des médicaments brevetés. Mais les entreprises pharmaceutiques suisses sont restées farouchement opposées à l’assouplissement de la protection des brevets pour permettre la production de versions plus abordables de leurs thérapies.
Photo: Des manifestants défilent en 2001 dans les rues de Pretoria pour protester contre les bénéfices que les sociétés pharmaceutiques tirent de la vente de médicaments contre le sida. (Reuters)
«Des gens meurent parce qu’ils ne peuvent pas se payer les traitements ou parce que ceux-ci ne sont tout simplement pas disponibles. Cela est dû aux prix élevés et aux brevets. Parce que les entreprises veulent garder un contrôle total et augmenter leurs profits, des personnes meurent»Patrick Durisch, expert en politique de santé auprès de l’ONG Public Eye
En quête d’un remède
ProduitsEn quête d’un remède
Mais des questions demeurent quant aux investissements dans la recherche. Qui détermine les priorités des entreprises? Les besoins en matière de santé publique ou les actionnaires?
Photo: En 1955, Leo Sternbach, chimiste chez Roche, a identifié le médicament benzodiazépine, commercialisé sous le nom de Librium. (Avec l’aimable autorisation de F. Hoffmann-LaRoche Ltd, Bâle)
ProduitsTrouver le prochain blockbuster
Roche a également réalisé d’énormes bénéfices en produisant de la vitamine C de synthèse et d’autres vitamines pendant des décennies. Les médicaments à base d’opium se sont révélés très tôt également des produits vedettes. L’entreprise finit par être surnommée la pharmacie du monde, parce qu’elle détenait une part importante du marché des médicaments en vente libre avec des produits comme Rennie, un traitement pour soulager les brûlures d’estomac composé essentiellement de magnésium.
À partir des années 1960, les entreprises pharmaceutiques ont investi massivement dans la recherche de traitements plus complexes contre le cancer et d’autres maladies non transmissibles. Elles ont également procédé à des acquisitions qui les ont propulsées en tête du marché dans certains domaines.
Cliquez sur les icônes pour découvrir quelques-uns des principaux médicaments de l’industrie pharmaceutique suisse au fil des ans.
«Le style "suisse" de Geigy n’est en réalité ni suisse ni un style... Il est plutôt décrit comme une approche plus fonctionnelle du design»Fred Toller, ancien designer de Geigy
ProduitsDesign pour la vie
Roche a également utilisé des stratégies astucieuses de publicité et de design pour rendre l’abstrait accessible à un plus large public. Mais l’entreprise a également été la première à faire de la publicité ou de la propagande scientifique. Dès les années 1930, elle a déployé «tous les efforts possibles pour convaincre les médecins» avec des échantillons gratuits et des documents.
Images: Des designers comme Max Schmid, Gottfried Honegger, Karl Gerstner, Nelly Rudin et Toshihiro Katayama ont aidé Geigy à créer une identité d’entreprise qui a finalement été appelée le «style Geigy».
Cliquez sur les vignettes ci-dessous pour voir les designs.
ProduitsLes maladies infectieuses perdent de l’intérêt
Cette situation a également affecté des domaines tels que les vaccins et les antibiotiques. En 2007, Novartis était le cinquième plus grand fabricant de vaccins du monde. Le groupe a investi dans la fabrication de nouveaux vaccins pour répondre à la demande lors de l’épidémie de grippe porcine en 2009, mais celle-ci a diminué et les ventes ont chuté. En 2014, l’entreprise a décidé de vendre sa division vaccins pour se concentrer sur d’autres domaines.
La faiblesse des prix et les inquiétudes liées à la surconsommation ont également pesé sur le marché des antibiotiques, mais il existe un besoin urgent de nouveaux antibiotiques en raison de l’augmentation de la résistance aux antimicrobiens. Les deux géants pharmaceutiques suisses ont abandonné la recherche de nouveaux antibiotiques à la fin des années 1990. Roche l’a reprise il y a quelques années.
«L’industrie pharmaceutique ne fixe pas nécessairement ses priorités en fonction des priorités mondiales en matière de santé publique»Ellen 't Hoen, avocate et défenseuse des intérêts du public chez Medicines Law and policy
Produits Élaborer la prochaine révolution médicale
Produits Élaborer la prochaine révolution médicale
Mais, en Suisse, l’utilisation du matériel génétique dans les thérapies suscitait une profonde méfiance, qui a conduit à une initiative «pour la protection génétique» en 1998. Le peuple a rejeté l’interdiction proposée des animaux transgéniques (modifiés génétiquement), ouvrant ainsi la voie à l’industrie biotechnologique sur le territoire helvétique. Le résultat de cette votation a été considéré comme un signal clair que le pays souhaitait un secteur biotechnologique fort.
ProduitsDes traitements à plusieurs millions de dollars
Pour analyser ces éléments, les données et les technologies sont cruciales. Ainsi, Roche et Novartis ne sont plus seulement en concurrence avec d’autres géants pharmaceutiques, mais aussi avec de grandes entreprises technologiques comme Google et Amazon, qui se sont lancées dans le secteur de la santé.
Cette situation a donné lieu à une course effrénée au rachat de petites entreprises innovantes dotées de technologies prometteuses, dont certaines ont bénéficié de financements publics. Depuis 2000, Novartis et Roche se sont chacune emparées de plus de 40 firmes, allant de start-ups spécialisées dans l’intelligence artificielle à de petites sociétés expertes dans la thérapie génique.
En 2018, Novartis a acheté une petite start-up américaine de biotechnologie appelée AveXis, spécialisée dans les thérapies géniques. En 2019, les entreprises ont reçu l’approbation de la FDA, l’Agence fédérale américaine de régulation des aliments et des médicaments, pour le Zolgensma, une injection unique dont le prix s’élève à 2,1 millions de dollars et qui vise à traiter la cause génétique profonde de l’amyotrophie spinale.
ProduitsRecadrer le rôle sociétal de l’industrie pharmaceutique
La suspicion et la méfiance à l’égard de l’industrie ont été difficiles à dissiper. Alors que de plus en plus de médicaments atteignent des prix exorbitants, les gouvernements se battent pour savoir comment les payer, ce qui suscite des questions sur les gains des entreprises et les réels détenteurs des cartes lors de la négociation des prix.
Photo: En juin 2019, la tour Roche a projeté le logo de la grève nationale des femmes en signe de solidarité avec le mouvement pour l’égalité des sexes. (Keystone)
La pandémie et l’après
Le futurLa pandémie et l’après
L’histoire est différente en ce qui concerne les vaccins. Le partenaire de fabrication suisse Lonza a signé très tôt un accord pour produire les ingrédients actifs du vaccin à ARN messager de Moderna. Novartis a également proposé de mettre à disposition de Pfizer/BioNtech des capacités de production pour fabriquer le vaccin développé par l’alliance américano-allemande. Mais aucune entreprise suisse n’a développé un vaccin efficace.
Au début de l’année 2021, alors qu’étaient attendues fébrilement les commandes de vaccins en Suisse, les gens peinaient à comprendre comment une industrie aussi innovante et dominante n’avait pas développé l’un des vaccins contre le Covid-19.
Photo: Harald Borrmann de Roche Diagnostics, à gauche, montre au ministre suisse de l’Intérieur Alain Berset un test rapide Covid-19 dans un laboratoire de Roche Diagnostics. (Keystone)
«La crise sanitaire actuelle nous a rappelé une fois de plus l’importance capitale de l’industrie pharmaceutique fondée sur la recherche, tant pour la santé de la population que pour l’économie nationale de la Suisse»René Buholzer, directeur d’Interpharma
Le futurLa pandémie, un tournant?
Si Bâle reste une plaque tournante de l’industrie pharmaceutique, les entreprises et les prestataires de services sont répartis dans toute la Suisse et le monde entier. Les sociétés ne se contentent plus d’attirer les scientifiques les plus brillants, elles recherchent aussi des spécialistes de l’informatique, de l’intelligence artificielle et de l’analyse des données.
De nombreuses questions se poseront après la pandémie. Celle-ci aura-t-elle marqué un tournant pour l’industrie pharmaceutique suisse? Comment le secteur répondra-t-il aux besoins de la société et aux exigences des actionnaires? Comment va-t-il mettre ses médicaments à la disposition des personnes qui en ont besoin? Va-t-il continuer à investir dans l’innovation?
Photographie d’illustration: Keystone
(Traduction de l’anglais: Zélie Schaller)
Sources
Sources
Georg Kreis, Beat von Wartburg (Hg.) Chemie und Pharma in Basel. November 2016
Tobias Ehrenbold. Samuel Koechlin und die Ciba-Geigy. 2017
T. Ehrenbold, Ch. Hatzky, Ch. Helm, W. Hochreiter, M. Rothmann, J. Salaks. Roche in the World 1896-2021: A Global History. 2021
Historische Archive Roche, F. Hoffmann-La Roche AG
Novartis: How a pharmaceutical world leader was created out of Ciba, Geigy and Sandoz. 2014
Novartis International AG, Firmenarchiv
EY. The largest pharmaceutical companies worldwide. 2020
Interpharma Health Panorama, 2020.
Interpharma. Pharmastandort Schweiz 2030; Region Basel.
Michael Grass, Simon Fry. The Importance of the Pharmaceutical Industry for Switzerland. BAK Economics. 2017.
Lukas Straumann, Daniel Wildmann. “Swiss chemical firms in the ‘Third Reich’”
US Department of Justice. Swiss Executive Agrees to Plead Guilty and Serve U.S. Jail Time. May 20, 1999.
Archive Schweizer Fernsehen SRF und Schweizer Radio International
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Gallery Products
Gallery_Geigy promotional designs
Gottfried Honegger. 1955.
Conception: Igildo G. Biesele (CH, né en 1930)
Commande: J. R. Geigy AG, Bâle, CH (1914-1970)
Nelly Rudin. 1952.
Conception: «Switch on to Maxilon Brilliants Geigy», 1965-1969,
Brian Stones (GB)
Commande: Geigy Limited, Manchester (GB)
Conception: Karl Gerstner
Commande: J. R. Geigy AG, Bâle (1914-1970)
Conception: Martin Peikert (1901-1975)
Commande: Geigy AG, Bâle
Conception: Fred Troller (1930-2002)
Commande: Geigy Pharmaceuticals, Ardsley (USA, jusqu’en 1970)